Historique du parc

Le jardin a été aménagé par l'architecte paysagiste, Bülher, sur un terrain en forte pente situé à l'extrémité orientale de la promenade qui traverse le centre de la ville, aujourd'hui baptisée « allées Paul Riquet ». Le nom du jardin, « plateau des Poètes », ferait référence à l'ancien tertre recouvert d'arbres et propice à la méditation poétique. Plus sûrement, le terme fait référence à la présence de nombreuses statues dans le parc, statues dédiées aux poètes autochtones. Une autre version fait provenir le nom du parc de l'œuvre de Maffre Ermengaud, poète biterrois, auteur d'un Bréviaire d'Amour en 1288.

Eugène Bûlher est, avec son frère, le créateur du parc de la Tête d'Or à Lyon. Les travaux d'aménagements du plateau des Poètes débutent en 1863. Le jardin est inauguré en 1887. Planté de nombreux arbres, d'essences rares ou exotiques, il couvre une superficie de cinq hectares. Dans les années qui suivent, un lac artificiel est créé, ainsi que des bassins d'eau et des sentiers, en pente et sinueux, qui serpentent entre les différentes parties du jardin. L'ensemble est clôturé par des grilles en fer forgé et les portes principales du jardin ouvrent sur la gare, en contrebas, et les allées Paul Riquet, en haut du parc.

En 1902, le jardin est orné des bustes de poètes nés à Béziers. La plupart sont des œuvres du sculpteur biterrois Injalbert. Elles représentent Maffre Ermengaud, Jean-Pons-Guillaume Viennet, Paul-Bernard Rozier, Jacques et Gabriel Azaïs, Benjamin Fabre, mais aussi Jean Laurès dit Lou Campestre et Victor Hugo. On y trouve aussi des œuvres sculptées par Jean Magrou. Une statue d'Émile Barthe, signée J-G. Roustan, a été édifiée après le décès de l'écrivain.

C'est Injalbert qui est l'auteur des statues les plus importantes du plateau des poètes : la monumentale « Fontaine du Titan » représente Atlas portant le poids du monde, en bronze, sur une représentation du dieu Pan crachant des eaux. Injalbert a aussi créé la vasque du bassin de « L'enfant au poisson ». Dans la partie basse du jardin, une œuvre monumentale accueille les voyageurs qui sortent de la gare : « Le monument aux morts » de la ville, dont l'inauguration fut présidée par le maréchal Joffre en 1925.

Jean Moulin, enfant de Béziers, a son monument dans la partie supérieure du jardin. En 1951, le sculpteur Marcel COURBIER édifia un monument en calcaire blanc, sobre, aux lignes pures, représentant un personnage masculin, nu, adossé à une grande plaque, et portant, sur ses genoux, un sabre. En 1990, le parc devient « refuge libre pour les oiseaux ». Les amateurs peuvent y admirer le vol de la mésange bleue, de la fauvette, des roitelets, et, à la nuit tombante, du hibou petit duc. Les chauves-souris prospèrent dans le jardin.

Plateau des poètes fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 10 janvier 1995.

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